Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
la chronique

aussi bien que du passé. Toutes présentent les mêmes traits ; toutes ont des aristocrates, des bourgeois et des travailleurs ; chez toutes la politique a son domaine ; chez toutes il y a des hommes qui pensent, des hommes qui s’amusent, des hommes qui se dévouent. Pour fixer la physionomie d’une grande ville, recherchez toujours ce que valent les uns et les autres ; parcourez les sept collines : aristocratie, bourgeoisie, plaisir, politique, pensée, labeur, charité.

Mais cela fait, il sera bien rare que vous en puissiez dégager une caractéristique d’ensemble précise. Des rêveurs s’y sont essayés ; ils ont cru voir un Paris criminel et odieux disparaître sous le poids de ses iniquités et se lever un autre Paris lumineux et assaini ; ce sont là des espoirs de romanciers. Pourquoi verrait-on ce qui ne s’est jamais vu ? Pourquoi Paris plutôt qu’une autre ville ? Le travail humain est à peu de chose près le même partout ; la fermentation est la même ; les résultats apparaissent presque simultanément, ici ou là, jamais complets, rarement décisifs.