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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/260

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la chronique

leur bon entraînement ; ils se montrent à la fois agiles et vigoureux, ardents et endurants. La gymnastique que l’on pourrait appeler « civile » est moins florissante. Les gymnases privés, dans les villes, sont peu fréquentés ou bien le sont d’une manière molle et irrégulière. Quant aux professeurs de gymnastique chargés par le gouvernement d’enseigner dans les écoles et les collèges, ils n’ont pas su rendre leur enseignement intéressant ; ce n’est pas tout à fait leur faute d’ailleurs. Les entraves suscitées (jusqu’ici du moins ; les choses commencent à changer) par les habitudes routinières des parents et de l’administration n’étaient point faites pour réveiller le zèle des élèves. Les professeurs réclament depuis longtemps l’institution d’une école normale de gymnastique qui soit pour les civils ce que Joinville est pour les militaires ; ils demandent qu’on leur fasse passer des examens et qu’on leur délivre des diplômes de façon que leur niveau se trouve rehaussé et leur recrutement assuré dans des conditions dignes de la mission qu’ils ont à remplir. Cette question n’a encore été que l’objet de discussions préliminaires ; il serait temps qu’on lui donnât une solution pratique.