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la chronique

crime où l’on ferraille de 3 à 7 et de 10 à midi chaque jour, depuis octobre jusqu’à mai. Des assauts sensationnels auxquels prennent part de plus en plus volontiers les maîtres Italiens (l’école Italienne est la seule qui puisse rivaliser avec l’école Française) entretiennent dans le public le goût et l’habitude des spectacles d’escrime.

Il va sans dire qu’une telle diffusion ne peut s’opérer sans que le sport qui en est l’objet n’en soit profondément modifié. L’escrime au fleuret, exercice aristocratique, tout en finesses et en recherches, art d’élégance et de plastique, subsiste ; mais ceux qui sont plus pressés de faire assaut ou moins désireux d’y atteindre la perfection préfèrent l’épée ; l’escrime à l’épée a aujourd’hui énormément d’adhérents ; la forme la plus usuelle que revêtent les assauts à l’épée est ce qu’on nomme la poule. Le sort attribue un numéro à chacun des tireurs en présence et fixe l’ordre dans lequel ils doivent se rencontrer. Chaque passe d’armes cesse au premier touché. Le vainqueur définitif est en conséquence celui qui compte le plus de touchés à son actif et le moins à son passif. L’escrime à l’épée visant à être une représentation du duel, on peut toucher l’adversaire en tout endroit du