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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/273

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de france

Par contre l’armée a fait, sous ce rapport, d’étonnants progrès. L’école de Saumur a modernisé ses méthodes : les qualités pratiques y ont peu à peu pris le pas sur le travail d’art que les vieilles traditions avaient léguées au présent siècle. Ces vieilles traditions n’ont plus de champions que parmi quelques civils, habitués du bois de Boulogne et qui déplorent de tout leur cœur la « démocratisation » du cheval. Les jeunes gens riches — ceux du moins qui aiment les chevaux, chassent à courre ou jouent au polo, car tous n’ont pas ces goûts — cherchent avant tout l’assiette et l’endurance ; parfois ils font trop bon marché de l’élégance mais ils ont beaucoup gagné en audace et en résistance. Les chasses à courre, en équipages privés comme celui de la duchesse d’Uzès ou en équipages collectifs comme celui de Pau, sont nombreuses et bien suivies ; le polo groupe une élite de joueurs à Paris et à Compiègne, Quant aux courses, il est incertain si elles améliorent beaucoup le physique de l’espèce chevaline, mais elles détériorent certainement le moral de l’espèce humaine ; devenues une sorte d’institution d’État avec le pari réglementé et organisé, elles ont tous les inconvénients des Loteries d’autrefois. Les courses