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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/47

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consisté à jeter le pays, pour lui mieux faire oublier l’affaire Dreyfus, dans des querelles philosophiques et morales alors qu’il y avait tout intérêt à le lancer dans la voie du progrès économique et de la mise en valeur de ses colonies — nous estimons également que le choix d’un successeur comme M. Combes a été des plus malencontreux. Ce n’est pas faire injure à ce dernier, ce n’est même pas lui refuser tout mérite que d’indiquer combien, du moment qu’on descendait à son niveau, il y avait dans le parlement d’hommes capables de prétendre au poste qu’on lui offrait. Il n’eut pas été difficile de trouver quelqu’un doué d’une égale intelligence et d’un peu plus de caractère. Car c’est là ce qui manque avant tout au premier ministre actuel. Tout d’abord, on a pu s’y tromper. Dans sa manière de monter à la tribune et d’y pourfendre ses adversaires aussi bien que dans sa façon de résoudre les questions les plus complexes à coups de circulaires et de décrets, M. Combes donne l’impression d’une nature énergique et puissante ; nous ne voudrions pas jurer qu’il ne se donne pas à lui-même cette impression et qu’il ne se tient pas, par instants, pour un petit Danton. Mais quiconque examine