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avances. Mais ils furent vite rassurés et eurent d’abord la satisfaction d’enlever à M. Paul Deschanel son fauteuil présidentiel. Quatre années durant, M. Deschanel l’avait occupé avec beaucoup d’éclat ; son sang-froid, sa grâce souriante, son esprit d’à-propos et son souci d’impartialité lui avaient conquis les sympathies de ses adversaires même. La chambre se fut certainement honorée en le maintenant dans ses hautes fonctions de même que s’était honorée une des chambres précédentes en confiant le soin de la présider à M. Henri Brisson qui ne représentait point alors l’opinion de la majorité mais s’acquittait de ses devoirs avec une équité digne de tous les respects. Ce n’était plus, cette fois, M. Brisson qui disputait la place à M. Deschanel. Les radicaux avaient trouvé en M. Léon Bourgeois un candidat beaucoup plus redoutable et, dès que l’acceptation de ce dernier fut connue, l’issue du scrutin ne parut plus douteuse. Non seulement la majorité radicale s’était choisi un candidat dans son propre sein, mais il se trouvait que ce candidat, par son talent incontesté, sa situation politique et sa haute réputation, était acceptable pour tous et ne pouvait manquer de faire honneur au parlement et au