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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/76

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la chronique

celle d’expulser des religieuses et des enfants de leurs domiciles ou de leurs écoles ? Si demain l’armée était employée à jeter hors de chez eux des instituteurs de villages avec leurs familles pour leur substituer des Jésuites ou des Frères de la Doctrine chrétienne, on trouverait tout simple qu’officiers et soldats protestassent contre un métier si peu digne de leur uniforme et de leurs galons. Où est la différence ?…

L’appétit vient en mangeant.

Ces beaux succès produisirent sur le parti radical un effet des plus encourageants. Les utopistes se demandèrent si il ne convenait pas, une fois en route, d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire d’abattre complètement un adversaire naguère si redoutable ; les arrivistes songèrent que plus le gouvernement irait loin dans la voie de l’intolérance et de la persécution, plus il y aurait de places à prendre ; les inquiets enfin s’alarmèrent que la résistance ne fut pas plus longue et plus forte ; de ce train là le cléricalisme serait vite à bas et, faute de curés à dévorer, on se retournerait vers les terribles réformes sociales, vers le menaçant collecti-