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la chronique

cate se reflétait tout entière, nous avons[1] retracé en un bref raccourcis les principaux traits de l’homme et de son œuvre. Hormis qu’il fut toujours prompt à écouter la voix de sa conscience et énergique à en tirer les conséquences, hormis qu’il n’hésita jamais à se séparer de son parti quand la droiture et le devoir le lui suggérèrent il semblait difficile que dans aucun camp on trouvât à redire aux hommages mérités par sa mémoire. C’est là pourtant ce qui advint. La majorité radicale du conseil municipal de Paris voulait reléguer Jules Simon en quelque recoin distant : la place de la Madeleine lui semblait trop centrale, trop monumentale ; elle réservait sans doute cet emplacement de choix pour quelqu’un des siens. Il fallut qu’un revirement politique intervint et que le peuple parisien envoyât siéger à l’hôtel de ville une majorité nationaliste pour que la statue reçut son laisser-passer. Jules Simon se trouva honoré finalement par les représentants de ce principe plébiscitaire et césarien dont il s’était montré, tout le long de son existence, l’ennemi loyal mais irréductible.

  1. Voir La Chronique de 1901, page 228.