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la chronique

Décentralisation progressive.

Les violences antisémites de ces dernières années se sont beaucoup atténuées depuis que l’Algérie a été rendue partiellement responsable de ses destins et qu’on lui a remis les « cordons de la bourse ». Elle possède aujourd’hui son autonomie financière : le parlement de la métropole n’a donc plus à établir, comme jadis, le budget Algérien ni même à l’approuver ; il se borne à autoriser la perception des impôts, ce qui lui donne l’occasion de jeter un coup d’œil d’ensemble sur les affaires de la colonie et la discussion qui en résulte annuellement n’est pas sans utilité. Le budget est établi par les « Délégations Algériennes » qui sont au nombre de quatre : celle des colons, celle des non-colons, celle des Arabes et celle des Kabyles ; discuté séparément par les quatre groupes, il l’est ensuite en assemblée générale, puis il passe au conseil supérieur de l’Algérie, et vient enfin se faire viser à Paris, au conseil d’État ; on peut reprocher à cette organisation très sage (au début du moins) d’être trop lente ; on sera certainement conduit à l’abréger.

L’autonomie financière n’est pas suffisante : il