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de Vaudreuil qui gouverna dix ans (1742-1752) eût maille à partir successivement avec ses trois ordonnateurs ; quant au chevalier de Kerlerec, successeur de Vaudreuil, ses démêlés avec le trop fameux M. de Rochemore donnèrent lieu à une interminable instruction qui se déroula à Paris de 1764 à 1767 et fournit un pendant au sinistre procès de Lally-Tollendal. Cette fois, pourtant, la victime échappa en fin de compte aux chicaneries et aux vilains procédés d’une justice avide de donner raison au civil contre le militaire et de jeter le discrédit sur les commandants des colonies, toujours considérés à priori comme s’étant enrichis au loin.

Tel n’était pas le cas, certes. Et ce même Kerlerec qui recevait 12.000 livres de traitement et attendit jusqu’en 1762 l’augmentation promise, en dépensait quarante, malgré que sa femme et lui fussent économes ; il avait dû vendre les deux tiers de ses biens après avoir mangé les mille louis d’or apportés avec lui de France[1] pour subvenir

  1. Ces détails sont empruntés au très remarquable ouvrage du baron Marc de Villiers du Terrage, paru cette année, intitulé Les dernières années de la Louisiane Française, 1 vol. Paris, Guillmoto, éditeur.