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la chronique

au philhellénisme de son chef, traitait la Grèce nouvelle d’« illusion poétique », de « champ ingrat », de terrain d’une « importance factice ». N’importe ! M. Piscatory avait son école et ses élèves ; sans se laisser rebuter par « leurs crânes chevelus, leurs audacieuses cravates et leurs gilets bizarres », il entretenait l’enthousiasme et le patriotisme de ces jeunes gens par ses discours. Finalement il les incita à instituer des cours de français dont le succès fut éclatant ; en six semaines, 247 auditeurs se firent inscrire. Mais il faut convenir qu’une Académie archéologique n’aurait pas été nécessaire pour aboutir à ce résultat. Quand M. Piscatory eût été rappelé et que la république eut remplacé la monarchie de Juillet, l’école d’Athènes faillit sombrer. « Ballottée entre la grammaire et la politique[1] », l’institution n’avait à déposer qu’un maigre bilan ; les élèves faisaient des dissertations, des cartes, voire des aquarelles ; ils enseignaient le

  1. Radet, Histoire de l’École Française d’Athènes, publiée à l’occasion du cinquantenaire de la fondation de l’école. Cet ouvrage est le plus remarquable et le plus complet qui lui ait été consacré.