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n’en sut détourner aucun à son profit. Vers 1900, M. Leygues, ministre de l’Instruction publique et homme de lettres à ses moments perdus, chercha un successeur à Théophile Gautier et fit choix de M. Catulle Mendès lequel écrivit à son instigation un volumineux rapport sur le mouvement poétique français de 1867 à 1900. Comme ces dates limitatives n’enchaînèrent point la bonne volonté de l’auteur et qu’il s’empressa de les franchir sans en avoir l’air, nous nous trouvons posséder un travail, d’ailleurs plein de mérites, sur l’ensemble des poètes français depuis André Chénier jusqu’à M. Léon Dierx.

Reprenant la plume officielle qui avait servi naguère à Théophile Gautier il est tout à fait remarquable que M. Catulle Mendès s’en soit servi pour écrire des choses analogues et édicter des jugements parallèles. Cela constitue déjà une originalité digne d’être notée que ce souci de rester en communauté de style et d’idées avec un prédécesseur, même illustre. Il eut paru si tentant à beaucoup sinon à la majorité des écrivains de reviser, de corriger — disons le mot de « bécher » — ledit prédécesseur et en tous cas de s’établir en parfait contraste avec lui, pour le fond comme