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respect quasi superstitieux pour la mémoire de son père. Ce qu’Alexandre iii a établi est devenu sacré pour lui. Or, la note russe publiée peu de temps avant l’arrivée de Victor Emmanuel iii à Paris, avait causé en France une impression pénible. L’éclat spécial que l’empereur d’Allemagne entendait donner à son entrevue avec le tsar qu’il allait rencontrer à Wiesbaden n’était point fait pour l’atténuer. Non content d’envoyer le comte Lamsdorf à Paris en séjour officiel, le tsar adressa spontanément au président de la République une lettre autographe dans laquelle il félicitait la France de son heureux rapprochement avec l’Angleterre et l’Italie. Une démarche plus discrète faite auprès de Victor-Emmanuel pendant son séjour à Windsor permit de reprendre les pourparlers en vue du voyage à Rome lequel aura lieu selon toute vraisemblance au cours de 1904. Ainsi cette première alerte a pris fin sans laisser de traces fâcheuses ; il est certain d’ailleurs que le vote du 24 novembre a causé à Pétersbourg une impression favorable en montrant que la France demeurait plus fidèle qu’on ne voulait le croire à son idéal et à ses souvenirs. Dans l’état présent des choses, pourtant, d’autres alertes sont à prévoir.