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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1903.djvu/79

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de france

nique aux évêques nommés par le chef de l’État. Ce conflit engagé sous Léon xiii subsiste naturellement sous Pie x.

Ce n’est pas le voyage du président de la république à Rome qui améliorera la situation. Ce voyage est indispensable ; M. Loubet doit rendre au roi d’Italie la visite qu’il a reçue. Mais jusqu’ici le pape n’a consenti, de son côté, à recevoir au Vatican que les chefs d’États non catholiques : réserve un peu puérile qui ne répond à aucune réalité ; car enfin, le roi de Saxe, tout catholique qu’il soit, règne sur un pays protestant et, par contre, le roi d’Angleterre et l’empereur d’Allemagne comptent parmi leurs sujets des catholiques en grand nombre. Cette réserve en tous cas n’a plus aucun sens quand il s’agit d’une république dont le chef est un simple citoyen élu pour quelques années. Les présidents de la république argentine ou de la république du Brésil pourraient être par hasard des protestants ; ceux de la république, des États-Unis ou de la république Helvétique, des catholiques. Le pape devrait pourtant recevoir les seconds et fermer la porte aux premiers… Est-ce soutenable ? Il est à croire qu’au Vatican on ne se montrera pas cette