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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1903.djvu/91

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de france

n’a de répréhensible que son nom ; rien, dans la conduite de ses dirigeants ne permet qu’on les accuse de semer la discorde dans la vieille Armorique. Toujours est-il que des attaques aussi virulentes loin d’entraver l’exécution du projet qu’ils avaient conçu et d’en affaiblir la portée dessinèrent dès l’abord le caractère combatif que ce projet allait revêtir. On pouvait y persévérer avec une énergie tranquille sans répondre à d’injustifiables provocations. C’eût été le mieux. Mais la modération, déjà dure à établir d’un commun accord, devient bien improbable quand l’un des partis en présence a commencé d’y manquer. Les Bleus provoquèrent à leur tour. Sous leur impulsion le conseil municipal de Tréguier décida de planter le monument tout contre la vieille cathédrale gothique, symbole de la foi des Bretons et des traditions chères à leur cœur. Une faute beaucoup plus grave fut commise ; on invita le président du conseil, M. Émile Combes, à donner, à la cérémonie d’inauguration, par sa présence et sa parole, un cachet nettement républicain et libre-penseur.