tracer différemment s’il n’avait ressenti la conviction que leur caractère conventionnel devait être respecté. Mais une fois consenties ces concessions à de respectables dogmes, c’est à la nature qu’il s’est directement adressé. La manière dont il l’a interprétée est tout à fait surprenante. Beaucoup de primitifs ont aimé et compris la nature mais leurs efforts pour la servir témoignent d’une naïveté et d’une maladresse extrêmes. Il y a ici une science admirable dans laquelle on ne ne saurait méconnaître, en plus d’une valeur très personnelle et très spontanée, l’influence certaine d’une école ancienne, laborieuse, réfléchie, sûre d’elle-même. Quelles pouvaient être les origines de cette école et quelles furent ses destinées ?
Dans la remarquable préface qu’il a écrite pour le catalogue de l’exposition des primitifs français, M. Georges Lafenestre, le distingué conservateur du musée du Louvre parle des Gaulois « amis des couleurs vives et des paroles sonores. » Il évoque ainsi d’un mot cet art gallo-romain qui s’implanta dans le sol assez avant pour que le germe n’en