Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
209
de france

le Vercingétorix géant qui évoque sur les plateaux d’Auvergne la résistance opposée par les Gaulois aux armées romaines envahissantes, le monument des aéronautes du siège de Paris… À défaut d’une fortune, ces travaux là — les deux derniers surtout — valurent à Bartholdi beaucoup de soucis et de difficultés ; c’est que, pas plus que la Liberté éclairant le monde, ils n’avaient été réclamés par l’opinion. On trouve aisément les sommes nécessaires pour célébrer dans un jardin public la gloire du romancier scabreux qui vient de disparaître, mais quand il s’agit de rappeler les hauts faits des hommes qui en 1870 réussirent à piloter hors de Paris assiégé 66 ballons porteurs de trois millions de lettres, l’argent ne jaillit point tout seul. Bartholdi en cette circonstance ne se borna pas à répondre à l’appel de l’Aero-club, initiateur de la souscription, il figura lui-même parmi les souscripteurs. L’œuvre était achevée peu avant sa mort. Paris la possédera bientôt ; elle est d’une intense originalité, le groupe d’airain des figures dominé par la masse du ballon qui s’élève. Le Vercingétorix, issu plus directement encore de la volonté du maître, rappela les aventures de la Liberté ; la question du transport et celle du socle se posèrent à nouveau.