Parmi ces documents figure la lettre adressée le 26 juin 1800 au pape Pie vii par le cardinal Martiniana, évêque de Verceil. Elle est conservée aux archives du Vatican dans une enveloppe sur laquelle se trouve inscrite, probablement de la main du cardinal Consalvi, la mention « à garder précieusement ». L’évêque y relate en termes à la fois très nets et très modérés l’entretien qu’il a eu la veille avec le Premier consul, lequel s’est arrêté chez lui en retournant à Paris « après la surprenante expédition qu’il vient d’accomplir ». Le vainqueur de Marengo n’a pas hésité à lui faire part de son vif désir de rétablir la religion catholique en France. Son intention serait de « faire table rase de l’église gallicane ». Il voudrait de nouveaux évêques « choisis par le pouvoir et canoniquement institués par le Saint-Siège ». Impossible de poursuivre la restitution des biens confisqués ; mais « jusqu’à ce qu’on puisse assigner des biens immeubles à chaque évêché » les évêques dont le nombre devrait être diminué « le plus possible » recevraient une pension. En outre Bonaparte a donné « l’assurance absolue d’employer en cas de succès tout son