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Plus dangereux que les royalistes durent sembler à Mgr Spina les jacobins coalisés pour faire échouer sa mission. Quant aux chancelleries, elles étaient partagées entre la crainte de voir se consolider la puissance consulaire et le désir que la paix religieuse put contribuer efficacement au rétablissement de la paix internationale. L’Autriche envisageant la chose sous un angle spécial désirait vivement la réussite, seule chance pensait-on à Vienne, d’éviter une conquête générale et durable de l’Italie par les Français.

La première question qui se posa fût celle des évêques. Il y en avait de vrais et de faux, au regard du Saint-Siège. Les « vrais » étaient les chefs des anciens diocèses, émigrés mais n’ayant point perdu par là le titre que leur avait conféré l’institution canonique. Les « faux » étaient les prélats constitutionnels auxquels cette institution n’avait jamais été donnée et qui, partant, comptaient comme schismatiques. Bonaparte ne voulait ni des uns ni des autres. Il savait l’attachement des premiers à la cause royaliste et redoutait le prestige des souffrances endurées par eux avec une noble dignité sur les chemins de l’exil. Il se méfiait des seconds qui avaient vécu, entêtés et par-