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la chronique

gularités du précédent conclave provenaient du fait que le feu pape Pie vi avait été arraché de son palais et illégalement détenu par la République française.

Le ministre de France à Rome, un Breton habile et dévoué du nom de Cacault, tenta vainement d’ébranler Pie vii ; il n’y parvint pas et dut à regret remettre son ultimatum ; mais il était trop fin pour ne pas deviner combien serait brève la colère de Bonaparte ; il se souvenait de son audience de congé, au cours de laquelle le consul lui avait recommandé de traiter le pape « comme s’il avait 200.000 hommes » ; il n’avait garde d’oublier non plus ce passage des instructions secrètes qui lui avaient été remises avant son départ : « Le gouvernement de la République a dû se convaincre, par la rapidité et l’étendue de l’insurrection de l’ouest, que rattachement de la grande masse de la nation française aux idées religieuses n’était pas une chimère ». Cacault eut un trait de génie : il persuada au cardinal Consalvi de partir pour Paris et, comme lui-même devait, conformément à ses instructions, se retirera Florence, ils quittèrent Rome dans la même voiture. En voyant le cardinal Secrétaire d’État et le