Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
46
la chronique

solennelle ; l’entrée aux Tuileries du Secrétaire d’État du Saint-Siège était en elle-même un événement qui excitait dans Paris la plus vive curiosité. Le cardinal, qui plut beaucoup et conquit rapidement d’utiles sympathies, ne tarda pas à se rendre compte, comme il l’écrivit à Rome, « qu’il y avait véritablement des choses impossibles » à obtenir d’un gouvernement dont le chef seul manifestait quelques apparences de sentiments religieux mais dont les autres membres demeuraient incroyants et railleurs. Il résolut, dès lors, de se montrer parfaitement conciliant sur tous les points de détail et de se borner à défendre l’essentiel de la doctrine catholique. Bientôt on fut d’accord et, le 12 juillet, Joseph Bonaparte, Cretet et l’abbé Bernier furent nommés plénipotentiaires en vue des signatures à échanger.

Mais lorsque, le 13 au soir, le cardinal reçut la minute du document qu’il devait revêtir de son approbation définitive, il s’aperçut avec stupeur qu’au texte adopté un autre avait été substitué, reproduisant exactement les formules premières jugées inacceptables à Rome. C’était là un dernier coup porté par Talleyrand qui, le matin même, avait expédié un courrier, des eaux de Bourbon-