Les cardinaux furent, à Rome, moins satisfaits et leur effroi devant un pareil ensemble de concessions à endosser et de traditions à méconnaître les porta d’abord à la résistance. De France du reste, un certain nombre de protestations leur étaient parvenues dont ils se sentaient disposés à faire état. Ces protestations émanaient des milieux royalistes où la signature du concordat avait été ressentie comme un coup très sérieux porté à la cause des Bourbons. Le cardinal Consalvi accourut au plus vite. Encore qu’il fut parti de Paris sous une impression fâcheuse[1] il s’employa à calmer les inquiétudes du Sacré Collège et à faire comprendre à tous le danger qu’il y aurait à différer la ratification. Secondé par Pie vii dont l’opinion à cet égard était faite, il eut gain de cause ; 18 voix contre 11 se prononcèrent pour la ratification. La Bulle pontificale dont l’abbé Bernier avait
- ↑ Le Premier consul lui annonça, quand il prit congé, sa solution de réserver cinq ou six sièges épiscopaux à des membres du clergé constitutionnel. Ceci était absolument contraire aux engagements du début. Malgré les observations du cardinal, Bonaparte n’en voulut pas démordre.