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la chronique

la poudre sèche, l’épée aiguisée, les yeux vers le but, les forces toujours tendues » ; en terminant il leva son verre ; « je bois, dit-il, à notre peuple en armes ». Peu après, le discours du trône lui donna occasion de reprendre son thème favori, à savoir que les difficultés marocaines n’avaient « d’autre cause qu’un penchant à résoudre sans sa coopération des questions dans lesquelles l’empire allemand a aussi des intérêts à protéger ». Et il ajoutait : « les courants de ce genre peuvent être réprimés sur un point et renaître sur un autre ». C’est pourquoi « le signe des temps présents impose à une nation le devoir de renforcer ses moyens de défense contre les attaques injustes ». Le chancelier, venant à la rescousse, reprit devant le Reichstag la thèse impériale en la développant et en y insistant. L’effet aisé à prévoir ne tarda pas à se produire. La violence de la presse allemande qui vraiment a mérité depuis six mois de descendre aux derniers échelons de l’estime publique tant elle s’est montrée haineuse et fourbe, dépassa de nouveau toutes limites. « Ces commentaires, publiait le Tageblatt prouvent que nous avons eu raison de nous émouvoir à la fin d’une situation qui devenait de jour