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résume d’ordinaire en quelques paragraphes. Cette fois au contraire le monde entier connut les principales pièces du recueil officiel. Elles furent disséquées, discutées en tous lieux et nulle part on n’y trouva rien à reprendre, La rectitude, la droiture, la bonne foi du gouvernement français éclataient à chaque page en même temps que s’affirmait son esprit de conciliation. Un des résultats les plus explicites de cette publication était d’exonérer complètement M. Delcassé dont les efforts en vue de nouer conversation avec la chancellerie impériale étaient demeurés presque secrets jusqu’alors. On ne pouvait plus reprocher à l’ancien ministre des Affaires étrangères que de s’être avisé un peu tardivement de la nécessité d’une telle conversation. Mais n’était-il pas à demi exonéré de ce reproche par cette pièce si curieuse qui figurait au Livre jaune et qu’il est bon de citer toute entière. « À ma dernière réception diplomatique, écrivait M. Delcassé au marquis de Noailles alors ambassadeur de France à Berlin, le prince de Radolin m’a interrogé sur l’ambassade marocaine arrivée à Paris la veille au soir et sur l’objet probable de sa mission. Je lui ai répondu que, n’ayant pas encore vu les ambassadeurs, il