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firent que passer ; elles escortaient un envoyé du calife de Kairouan qui convertissait les armes à la main mais ne songeait point à organiser ses conquêtes ; vingt-cinq ans plus tard, une expédition d’un caractère différent qui s’étendit au nord de l’Espagne et dont le chef fit preuve de la férocité la plus grande amena une révolte générale. Les Arabes furent chassés par les Berbères qui, chose étrange, conservèrent néanmoins la religion apportée par eux. Alors parut Edriss, descendant d’Ali et de Fatima qui se disait expulsé d’Orient par les Omeyhades. Il sut s’imposer aux Berbères et institua une sorte de dynastie ; son fils fut le fondateur de Fez. Plus tard, un aventurier réussit à s’emparer du trône et, comme il se donnait également pour descendant de Fatima, ses partisans prirent le nom de Fatimistes. Contre eux les Edrissistes firent appel aux Omeyhades d’Espagne lesquels, ayant battu les Fatimistes, prétendirent garder le Maroc pour eux-mêmes (973). Les Berbères révoltés les chassèrent et cet embryon d’empire parut se perdre dans le chaos des interminables guerres civiles. Une secte fanatisée venue du Sahara et qui s’intitulait : El Merabetin, les religieux, nom dont les Espagnols firent :