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la chronique

concerne la France et l’Allemagne, ces conditions n’existent pas. De là la nécessité d’envisager conjointement la politique des deux pays. Une telle nécessité s’impose à quiconque a suivi avec attention, au cours de 1905, la marche des événements.

L’œuvre de Bismarck.

L’Allemagne conçue par le chancelier de fer n’était qu’une Prusse agrandie. Bismarck fit l’empire allemand faute de pouvoir faire l’empire prussien et dans la conviction qu’en prenant certaines précautions, le premier pouvait tenir lieu du second. Les précautions furent prises, c’est à dire qu’en dehors du poste de chancelier, on s’abstint de créer un mécanisme impérial de gouvernement ; cet office fut réservé aux rouages prussiens déjà existants. On ne créa que des organes de représentation — le Reichstag qui servirait de soupape aux aspirations populaires et le Bundesrath, concession dédaigneuse aux susceptibilités des souverains confédérés. Bismarck ne redoutait ni les initiatives violentes de l’assemblée élue ni les résistances passives du conseil restreint, se