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leurs, vivant de meurtres et de rapines et opprimant les peuplades en général douces et pacifiques dont ils ont détruit la prospérité. Il y eut dans le Sahara, sans remonter bien haut (puisque le royaume Souraï ne fut abattu par les bandes touareg que vers la fin du xviiie siècle) des États véritables qui atteignirent à un embryon de civilisation. On sent parfaitement qu’ils pourraient renaître et se développer sous la protection française. Mais ces constatations sont en quelque sorte accessoires. Le Sahara-but est chose différente du Sahara-route. N’y eût-il aucun espoir de l’utiliser directement qu’il faudrait encore s’inquiéter d’y faire passer le chemin de fer destiné à mettre non pas tant le Sénégal que le Soudan en communications rapides avec l’Europe par l’Algérie.

Occasions perdues.

Il est aisé d’apprécier ce que la France a perdu par son retard à construire le Transsaharien et ce qu’elle perdrait encore en y persistant. Si les traces de Flatters avaient été suivies et son œuvre reprise et achevée en temps voulu, le Sokoto, le Bornou