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pants de ce poste dominateur. Sûrement les marchands phéniciens qui l’avaient choisi pour y installer un de leurs comptoirs s’étaient avisés d’une configuration si favorable. L’effort que dut accomplir la république romaine pour en déloger les Carthaginois fut, sans doute, très supérieur à celui qui nous rendit maîtres d’Alger ; mais une fois cet effort accompli, elle posséda une base d’opérations sans pareille. Tandis que ses troupes, s’étendant en éventail à travers la Tunisie, puis à travers notre province actuelle de Constantine, refoulaient les tribus berbères et maintenaient aux confins une sorte de paix armée, derrière cette vaste ligne de défense se créait un État dont rien n’allait plus troubler le repos ni menacer l’incroyable richesse. Ce fut l’Afrique proconsulaire appelée ainsi du nom du proconsul désigné par le Sénat romain pour la gouverner et par opposition aux royaumes indigènes protégés et aux territoires militaires qui l’environnaient. Ainsi il y eut, dès le principe, une partie de la conquête qui se trouva à l’abri des incursions et des coups de main, adossée à la mer et n’ayant qu’une frontière territoriale de faible développement. Comment en eût-il été de même avec Alger en