Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1905.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
158
la chronique

vaient lui causer du dommage ou du souci par leurs révoltes. Aucune puissance n’avait le moyen d’intervenir pour l’obliger à renoncer à s’agrandir en Afrique ou réclamer une compensation pour lesdits agrandissements. Nombreuses, au contraire, furent les susceptibilités dont le gouvernement français, sous Charles x et surtout sous Louis-Philippe, eut à tenir compte. L’expédition de 1830, avant même qu’elle fut en route, avait provoqué de la part du cabinet de Londres des observations peu encourageantes et il ne s’en fallut pas de beaucoup que la monarchie de Juillet, à qui l’alliance anglaise importait fort, n’évacuât Alger. Il est certain que l’Europe toute entière aurait témoigné à maintes reprises sa mauvaise humeur et sa jalousie de cette entreprise si les difficultés auxquelles nous nous heurtions et les sacrifices que la conquête algérienne exigeait ne lui avaient paru constituer, somme toute, une charge durable et un embarras permanent qu’il ne lui déplaisait point de voir peser sur la France.

Enfin, dernière supériorité (tout au moins relative), Rome n’hésitait pas sur son droit, sur la légitimité de son action. Par là même qu’elle n’avait pas de rivales, l’internationalisme pour