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de france

produire des arbres et les apparences présentes lui donnent de nouveau raison. Dans l’intervalle, pourtant, d’immenses forêts se sont étendues sur ce sol ; tout en faisant la part de l’exagération, force est bien de tenir quelque compte des assertions des historiens arabes décrivant les « voûtes ininterrompues de feuillage » sous lesquelles passèrent leurs coreligionnaires en pénétrant pour la première fois en Afrique.

Le régime des eaux et forêts a été, de la part des Français, l’objet d’un tardif effort et l’insuffisance des résultats provient du rattachement de ces services aux pesantes et routinières administrations de la métropole. Il eût fallu des ingénieurs avisés, des décisions promptes, des plans économiques et, au besoin, un grain d’audace et de modernisme dans la façon d’exécuter les travaux et d’organiser l’exploitation.

Tels sont les points sur lesquels la supériorité romaine s’accuse. Mais ils n’atténuent pas les éloges que, d’autre part, comme nous l’avons expliqué, les Français méritent — même lorsqu’on établit une comparaison sévère entre leur œuvre et celle de leurs illustres devanciers.