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la chronique

dité et une décision qui surprirent partout et causèrent en Angleterre une vive contrariété. Il est certain que le chancelier, en agissant de la sorte, n’avait d’autre objectif que de prendre pied provisoirement en Afrique pour y départager et y dominer les prétentions européennes et aussi, peut-être, pour s’y ménager de la matière à échanges. S’il avait nourri à aucun moment la pensée de doter l’Allemagne d’un empire exotique, il eut commencé par forger l’instrument indispensable d’une pareille ambition, à savoir une flotte. Or son éloignement systématique des choses maritimes ne se démentit point ; il s’y obstina jusqu’au tombeau.

La conférence de Berlin n’en constituait pas moins un sérieux atout dans les mains des coloniaux ; le mouvement dont Hambourg était le centre s’accentua. Des annexions d’îles suivirent ; l’archipel Bismarck dont le parrainage fut accepté sans doute avec un sourire ironique, une partie des Salomon et de la Nouvelle-Guinée ne tardèrent pas à former les premiers grains d’un chapelet de stations océaniennes utilisables du jour où l’on aurait une marine puissante, sans grande utilité jusque-là.