d’habitude. Poursuivis d’ailleurs, Hervé et ses collaborateurs furent condamnés sévèrement par le jury lequel fit preuve en cette occasion d’une énergie à laquelle on n’était pas accoutumé.
Le ministre de la Guerre, M. Maurice Berteaux, avait dédaigné de jouer le rôle réparateur qui s’offrait à lui ou du moins de le jouer jusqu’au bout. Quels que soient les défauts dont cet homme politique a donné les preuves, on ne saurait méconnaître que son action au début n’ait été salutaire pour l’armée. Le général André laissait toutes choses dans un état déplorable. Sur la fin de son ministère, l’incurie la plus complète avait succédé chez lui à l’interventionnisme excessif d’autrefois. Il passait, dit-on, des heures enfermé dans une pièce écartée où nul ne venait troubler ses méditations philosophiques. M. Berteaux n’ayant rien d’un philosophe « secoua » le ministère qui en avait grand besoin et, apportant d’ailleurs à une besogne (à laquelle son passé d’agent de change certes ne le destinait pas) sa facilité d’assimilation et sa puissance de travail, il