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tre de la troisième république. Sa silhouette était celle d’un bourgeois de 1848. Il en avait la tenue intérieure et extérieure, l’âme honnête et la cravate correcte, les principes rigides et la forme courtoise. Il ne fut pas très bien compris de la foule à cause de l’anachronisme dont il donnait l’impression mais il fut très aimé de tous ceux qui, ayant pénétré plus avant dans son intimité, purent apprécier la hauteur de son patriotisme et la sérénité de sa philosophie. Ministre de l’Instruction publique dans le cabinet Brisson qui succéda le 6 avril 1885 au cabinet Jules Ferry, il garda son portefeuille dans le cabinet Freycinet entré en fonctions le 7 janvier 1886. Il passa de là à la présidence du Conseil avec le portefeuille des Affaires étrangères qu’il reprit plus tard dans le cabinet présidé par M. Floquet. Aucun de ces cabinets n’eut la vie longue : et ce fut tout. La carrière ministérielle de M. Goblet a donc été brève mais si l’on se remémore que sa main signa à l’Instruction publique les décrets reconstituant les universités régionales et que ses épaules portèrent aux Affaires étrangères le poids de l’affaire Schnæbelé, on conviendra que cette carrière fut marquée par des initiatives ou des