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rébellion et l’un des facteurs les plus actifs de l’unification future. Ce sont bien les Bonaparte qui ont fait l’unité germanique ; Napoléon iii en facilita la réalisation ; Napoléon ier en avait insufilé le désir par ses exactions mêmes.

Quand le grand mouvement libéral de 1848 se produisit, aucune francophobie ne vînt se mêler aux aspirations dont le parlement de Francfort était l’expression. Dans l’intervalle, au reste, les relations intellectuelles s’étaient renouées entre Français et Allemands. On évoquait avec plaisir de part et d’autre les souvenirs de Voltaire et de Frédéric ii. Sans doute une forme de culture se développait au-delà du Rhin que les Français ne devaient point s’assimiler aisément tant elle était étrangère à leur génie ; sans doute aussi il devenait de mode en Allemagne de mépriser ce qu’on appelait la frivolité française. On continuait néanmoins de se fréquenter et sans arrière-pensée — du moins jusqu’aux événements de 1866.

Pendant et après la guerre.

À partir de cette date, une méfiance instinctive prédomina même parmi ceux qui ne voyant pas