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lui aussi, à la fin d’une harangue d’ailleurs bien inspirée, son ardent amour de la paix ; il mentionna pourtant qu’il fallait tenir compte à un égal degré de la dignité de la France mais les assistants éprouvaient que même un tel souci s’effaçait dans la pensée de la majorité devant le désir d’écarter toute complication. Le soir, M. Delcassé offrit sa démission.

L’effet d’une pareille séance fut décisif. Quand même le ministre des Affaires étrangères avait été amené à retirer cette démission presque aussitôt après l’avoir donnée, sa situation se trouvait diminuée et son prestige atteint. Celui du parlement l’était encore plus et par là on peut dire que, dès ce moment, l’Allemagne avait barre sur la France. Cette situation fâcheuse se traduisit par des faits. Le 14 avril, à la suite d’un dîner que lui avait offert le prince de Radolin, M. Delcassé avait nettement posé la question de savoir s’il existait oui ou non, un malentendu entre les cabinets de Paris et de Berlin, demandant que si un tel malentendu existait on voulût bien le faire connaître sans retard. Et dès le lendemain il avait prescrit à M. Bihourd de formuler la même demande à la Wilhelmstrasse. Cette double