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la chronique

munes pour être affectés par elles à des œuvres d’assistance et de bienfaisance. Or, une délégation radicale-socialiste, ayant à sa tête M. Pelletan, était venue trouver MM. Clemenceau et Briand pour leur enjoindre de faire procéder immédiatement à cette dévolution. M. Clemenceau refusa de se laisser conduire et déclara tout net que le cabinet restait seul juge du moment opportun pour opérer la dévolution ; troisième interprétation conforme à l’autoritarisme du président du Conseil sinon aux textes légaux. Quant à M. Briand, interpellé à cette occasion, il monta à la tribune et y fit un fort beau discours, calme et grave, libéral surtout. Il défendit le Pape et les catholiques de l’accusation de s’être rebellés contre la loi ; chacun n’a-t-il pas le droit de refuser un régime avantageux pour se réclamer du droit commun. M. Briand suivait donc le Pape sur le terrain choisi par lui. Mais que serait ici le droit commun ? Eh bien, ce serait la loi de 1881 sur les réunions publiques impliquant bien certaines difficultés pratiques mais qu’un peu de bonne volonté aplanirait. Effectivement, M. Briand en témoigna beaucoup. La loi de 1881 obligeait toute réunion publique à constituer un bureau ; on fer-