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la chronique

le contre-coup. C’est une erreur. La tendance à déplacer la base de la taxation en y comprenant un nombre de contribuables de plus en plus restreint s’est manifestée dès 1880 ; elle s’est accélérée sans doute et tend à s’accélérer de plus en plus mais les prodromes en apparaissent lointains. Il convient d’ajouter que la France n’en a pas le monopole et que, sur certains points, elle s’est même laissée devancer par d’autres pays. C’est une pente conforme à l’esprit du temps. Reste à savoir jusqu’où chaque État peut aller dans cette voie ; comme nous le verrons tout à l’heure, c’est une question de mesure et d’élasticité.

Dans son « exposé de motifs », M. Poincaré insistait beaucoup sur les dégrèvements réalisés depuis 1870. Il les évaluait à un total de 840 millions qui, défalqué des 1.215.000.000 d’impôts nouveaux ou de surtaxes, ne laissait subsister que 375 millions représentant l’aggravation du régime fiscal. Ces chiffres, bien entendu, sont exacts ; ce qui l’est moins, c’est l’opération par laquelle on prétendait les relier. En effet, le total inscrit à l’établissement de l’impôt est, le plus souvent, de beaucoup inférieur au total inscrit