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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/120

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la chronique

puise sa force et ses chances d’aboutissement dans ce double fait qu’il est lent et général : voilà qu’à son tour l’Angleterre, la plus rebelle à une pareille influence, s’en laisse atteindre. Mais les radicaux de tous les pays, au fur et à mesure de leur accession au pouvoir, devraient s’efforcer de ne pas « écraser le contribuable ». Et, nous le répétons, cet écrasement interviendrait du moment où l’esprit d’entreprise s’en trouverait affaibli. La fortune des Français est évaluée à 225 milliards sur lesquels 25 milliards environ représentent les collections, bijoux, mobiliers, etc., objets non productifs de revenus, soit 200 milliards qui en sont productifs. À 3 pour 100 net en moyenne, cela fait 6 milliards. D’autre part, les revenus des Français sont estimés à 28 milliards ; sur ce total il y a donc 6 milliards représentant l’apport du capital et 22 milliards représentant l’apport du travail seul ou du travail associé au capital. Un budget de quatre milliards équivaut au septième des revenus. On voit qu’il ne peut s’agir de l’écrasement absolu du contribuable français mais bien de son écrasement relatif, tout aussi grave du reste, puisque l’un mène à l’autre et que, du jour où l’esprit d’entreprise fléchirait, les 22 milliards produits