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bleau singulièrement outré de la répartition de la propriété en France. Il a montré, selon son expression, « en bas, quinze millions d’individus qui ne possèdent rien — en haut, 221 000 individus qui détiennent 105 milliards ». On n’a pas tardé (mais l’effet désiré par le tribun était produit) à relever la fausseté des calculs de M, Jaurès. Deux hommes d’opinions très différentes mais également éminents, M. Jules Roche et M. Yves Guyot, s’en sont chargés. Les données de M. Jaurès, rectifiées par M. Jules Roche, ramèneraient les chiffres cités plus haut à neuf millions au lieu de quinze pour les individus « considérés » comme ne possédant rien et à près de 350.000 possédant 101 et non pas 105 milliards les 221,000 propriétaires. Mais ce sont là des façons d’aborder une si importante question qui aboutissent à d’énormes inexactitudes. Il la faut serrer de plus près. C’est ce qu’a fait M. Yves Guyot dans sa brochure sensationnelle intitulée : le Collectivisme présent et le socialisme futur. Il y avait en France, en 1905, 13.530.000 cotes foncières pour les propriétés non bâties et 6,548.000 pour les propriétés bâties. On évalue à 8,454.000 le nombre des propriétaires fonciers ayant une