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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/147

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de france

devenu son ennemi personnel mais il escomptait alors une guerre prochaine entre la France et l’Allemagne. Son horloge retardait. Son flair était également en défaut s’il pensait obtenir que le cabinet de Berlin prit parti dans une querelle où les intérêts de l’Europe entière, en somme, se trouvaient du côté français. La mission extraordinaire confiée par Castro à M. Gil Fortoul échoua ; en vain, un journal allemand, le Bœrsen Kurier qui avait probablement de bonnes raisons pour cela, entreprit-il une chaude campagne en faveur du Vénézuela. Son apologie resta sans écho. Ce qui montre bien à quel point les têtes étaient échauffées à Caracas, c’est le fait que, le 12 février, Castro porta, dans un dîner, un toast en l’honneur de la victoire de l’Allemagne dans le conflit armé qui allait s’ouvrir. On se trouvait alors en pleine conférence d’Algésiras. Il était sage de la part du cabinet de Paris d’ajourner à plus tard la solution de l’affaire vénézuelienne. Mais ajournement ne doit pas signifier oubli. Ce serait au point de vue des intérêts français une faute capitale de ne pas intervenir. Évidemment la forme de l’intervention est fort difficile à trouver, blocus et saisie d’un port présentant autant d’inconvénients que