Aller au contenu

Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
159
de france

quarts de la France intellectuelle. Mais il en a été de Le Play comme d’Auguste Comte[1]. Leur action s’est étendue par infiltration, de proche en proche. Un grand nombre de leurs propositions, naguère combattues, sont devenues l’évidence même ; on ne les discute plus. Dans l’un et l’autre cas, la force de l’œuvre a été telle qu’elle a submergé l’ouvrier. Cela est vrai du moins de la partie scientifique de l’œuvre. Car tous deux, le philosophe et le sociologue ne se sont pas contentés de faire jaillir des clartés nouvelles ; ils ont voulu l’un créer, l’autre réformer. Ils n’ont réussi qu’à déterminer de la sorte des mouvements partiels et de faible portée. C’est à ce titre pourtant que la renommée s’inquiète d’eux et voilà pourquoi elle ne les place pas à leur rang. En ce qui concerne Le Play, son rôle dépasse de beaucoup les bornes qu’on lui assigne communément. Peu d’hommes ont, de nos jours, contribué plus efficacement à l’évolution de l’esprit humain et, en particulier, de l’esprit français.

  1. Voir la Chronique de 1902, chap. vi.