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de france

server l’entier bénéfice des sympathies étrangères. C’était bien là l’effet qu’on avait escompté à Berlin. Par contre cet effet dû à l’énervement du séjour d’Algésiras n’atteignait pas les gouvernements ; la publication des instructions envoyées de Londres à Sir A. Nicholson et de Pétersbourg au comte Cassini qui représentaient l’Angleterre et la Russie à la Conférence montra que ni l’un ni l’autre de ces deux pays n’entendaient se départir de leur francophilisme et que leur résolution de soutenir énergiquement la diplomatie française ne serait atténuée par aucune considération ou circonstance nouvelles. Avant d’être connu du public le fait de l’envoi de semblables instructions l’avait été naturellement de la chancellerie impériale et là aussi, on s’était rendu compte qu’il convenait d’aboutir. Ces divers éléments d’entente se combinaient avec la crainte, ressentie par tous les délégués d’affronter les quolibets populaires s’ils se séparaient après plus de deux mois de palabres sans avoir rien résolu.

L’Allemagne commença par faire proposer par l’Autriche — son lieutenant fidèle semblait-il — que l’organisation de la police fut attribuée à la France pour les ports de Tanger, Saffi, Rabat et