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de france

Le brigandage se faisait de jour en jour plus audacieux ; les crimes se multipliaient. L’angoisse des résidents européens devenait extrême ; ils appelaient au secours. C’est alors que la France et l’Espagne prirent courageusement l’initiative d’une intervention qui pouvait leur attirer plus de désagréments que d’avantages. Comme l’exprimait fort bien M. Francis Charmes dans sa chronique de la Revue des Deux-Mondes, il s’agissait de « ménager la transition, de remplir l’intervalle » en remettant un peu d’ordre provisoire dans une région profondément troublée. Tout le monde désirait l’intervention mais personne n’avait prié la France et l’Espagne d’agir. Et, pour le faire, elles ne possédaient pas en somme de titre légal aux yeux de l’Europe. Qu’allait dire Berlin ? À Berlin, on commença par froncer le sourcil. Mais le tact avec lequel M. Pichon qui faisait ainsi ses débuts au ministère des Affaires Étrangères sut conduire l’atfaire, la manière ferme et modérée dont il s’expliqua devant le Parlement, le ton de la note que la France et l’Espagne remirent aux diverses chancelleries, enfin les avis venus de la légation allemande à Tanger, laquelle prévoyait une répro-