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la chronique

détail, n’ait influencé directement et fréquemment la conduite des affaires intérieures. Pour M. Carnot, c’était un devoir ; il regardait cette partie de sa mission comme la plus importante. Pour M. Grévy, ç’avait été une habitude ; les choses de la politique l’intéressaient et il apportait à en juger de la finesse, de l’à-propos et du calme.

M. Loubet eut cette bonne fortune de n’avoir à former en sept ans que trois cabinets et de ne changer qu’une seule fois — six mois avant la fin de son septennat — de ministre des Affaires étrangères. En six années, le maréchal de Mac-Mahon avait dû pourvoir à la constitution de neuf ministères ; en neuf ans environ, M. Grévy en avait usé douze et M. Carnot dix en près de sept ans ; M. Félix Faure, à son tour, avait été mis à contribution cinq fois en quatre ans. L’initiative constitutionnelle de son successeur se trouva réduite, à cet égard, à sa plus simple expression. Nous avons raconté, dans les précédents volumes de la Chronique les incidents qui marquèrent l’arrivée au pouvoir de M. Waldeck-Rousseau le 22 juin 1899[1] ; l’opinion désignait, en quelque sorte,

  1. Voir la Chronique de 1900, chap. ii.