La vérité est que le Pape n’était nullement fixé sur ce qu’il déciderait. Il espérait beaucoup d’un revirement politique en France et, dans l’incertitude de ce qui arriverait, répugnait à prendre une résolution. La loi de séparation avait été votée le 9 décembre 1905. L’encyclique Vehementer nos ne parut qu’au milieu de février, le jour même où, à Paris, le corps diplomatique conduit par son doyen, le comte Tornielli, ambassadeur d’Italie, prenait congé du président Loubet lequel allait céder ses pouvoirs au président Fallières élu depuis un mois. Cette élection avait causé une déception au Vatican où déjà avait été douloureusement ressenti le médiocre effet produit par l’apparition du Livre blanc publié par la chancellerie pontificale en vue de se rendre l’opinion favorable en France. Par contre l’agitation créée à Paris autour des « inventaires » et qui semblait devoir se propager à travers tout le pays n’indiquait-elle pas un revirement favorable du sentiment public ? Cette affaire des inventaires fut des plus étranges. Il s’agissait d’estimer les biens des