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l’éducation en angleterre

pas un poisson. Il faut tourner le dos à cette bizarre construction et pénétrer sous une voûte en ogive ; c’est là ! On se trouve soudain dans un square paisible entouré de maisons à l’aspect honnête : au centre, des garçons bien mis jouent au ballon ou au tennis, selon la saison ; un ou deux policemen, quelques vieux personnages qui prennent l’air, et quand on lève les yeux la masse sombre de l’église abbatiale qui file vers le ciel, soutenue par ses épais contre-forts : voilà le paysage !

Westminster est une école en transformation, à cheval sur un présent très indécis, entre un passé et un avenir qui ne se ressemblent pas du tout ; on dirait un fils de famille, obligé de travailler de ses mains pour ne pas mourir de faim à côté de son blason. Quand la reine Élisabeth l’établit en 1560, l’école était située presque hors de Londres, dans un milieu sain ; la faveur royale lui assurait une longue prospérité et une forte dotation, et la plus haute aristocratie y envoyait ses enfants. Les circonstances ont changé maintenant, mais du moins subsiste-t-il de précieux vestiges de cette splendeur. Les élèves de Westminster