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l’éducation en angleterre

monumentale façade de Saint-John ; la rivière en baigne les murs et passe sous un « pont des soupirs » délicieusement sculpté et percé de fenêtres grillées. Puis on sort de la ville, et la Cam s’élargit en fuyant vers la droite : un barrage vous arrête ; au delà, c’est la navigation sérieuse, c’est le domaine des eight-oars. Dans l’autre sens, le paysage est plus verdoyant ; les ponts se succèdent couverts de lierre et de glycine ; de petits canaux transversaux se perdent sous le feuillage ; à l’entrée de l’un d’eux, un canoteur aimable m’informe que je vais à un marécage près duquel on ne tourne pas sans difficulté.

« You are a stranger in Cambridge ?

Not only in Cambridge but in England.

German, perhaps ?

Frenchman.

Frenchman, oh [1]! »

Et, levant son chapeau avec un demi–sourire de courtoisie, il me dit :

« Vive la république ! »

  1. « Vous êtes étranger à Cambridge ? — Pas seulement à Cambridge, mais aussi en Angleterre. — Allemand, peut-être ? — Français. — Français, ah ! »