Page:Pierre de Coubertin - Education en Angleterre, 1888.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
236
l’éducation en angleterre

son chère aux oreilles britanniques, et les fauteuils se peuplent de jeunes gens qui entrent en disant Good evening, ou en entamant directement la conversation : on ne tend point la main. C’est du temps perdu entre gens qui demeurent si près les uns des autres et se voient si souvent. Mais les portes restent toujours ouvertes, et l’on pénètre les uns chez les autres avec une liberté fraternelle qui ne dégénère pas en indiscrétion. L’un des visiteurs apparaît dans le singulier costume ci-dessus décrit ; il enlève son ulster et s’effondre sur un sopha ; il bredouille en parlant, tellement il est encore hors de lui des suites du foot-ball, ce qui ne l’empêche pas de s’ingurgiter une tranche colossale de plumcake, capable d’en réduire un autre au silence éternel ; ce n’est pas pour rien que l’aimable M. Waldstein appelait ces gâteaux du nom pittoresque de sudden death[1].

Entre temps, j’examine l’ameublement, les tableaux, gravures, bibelots, étoffes indiennes semées partout avec un à-propos qui surpren-

  1. Mort subite.