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souvenirs universitaires

unes on vient demander un certificat d’instruction, aux autres un complément d’éducation. Le contraste de ces deux mots exprime bien la différence. Ici on vise un but intellectuel et là un but social.

Un commerçant fort riche avait envoyé son fils à Oxford ; comme on lui demandait à quel mobile il avait obéi : « Ce n’est pas au désir de lui faire faire de belles connaissances, répondit-il ; qu’il connaisse seulement le commerce et c’est plus qu’il ne lui en faut pour réussir ; ce n’est pas non plus pour qu’il passe de brillants examens sur des matières que je m’empresserai de lui faire oublier ensuite ; non ! je l’ai envoyé là pour qu’il éprouve la tentation de ne rien faire, sans la possibilité d’y céder complètement ; la tentation de dépenser trop d’argent sans le danger de se ruiner ; la tentation de se mal conduire sans la facilité de se perdre ; et qu’ainsi il apprenne graduellement à résister à toutes ces tentations et à d’autres encore ». Et c’est vrai ! On peut y paresser, s’y endetter… et le reste ; mais la lutte y est facilitée par une quantité de petites barrières savamment installées.