Page:Pierre de Coubertin - Education en Angleterre, 1888.djvu/316

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
310
l’éducation en angleterre

appartiennent à des mondes moins différents. Mais par contre, les mauvaises manières y atteignent leur maximum ; en aucun pays les collégiens ne sont aussi gauches, aussi mal tenus, aussi peu polis, aussi voyous qu’en France ; mais, comme dit M. Alb. Delpit (Figaro), « à quel collégien français enseigna-t-on jamais que la propreté est un devoir qui se change en habitude » ?

Pour avoir une idée du nombre de déclassés que produit notre éducation, il faut faire partie des comités des associations d’anciens élèves ; ces associations limitent aux enfants des membres les secours qu’elles accordent ; elles n’y suffiraient pas s’il fallait secourir les anciens élèves eux-mêmes ; rien n’est instructif comme de jeter un coup d’œil rétrospectif sur l’ensemble d’une classe de Rhétorique et de s’enquérir de ce que sont devenus ceux qui en faisaient partie ; on trouve là-dedans des malheureux qui rédigent le bulletin financier d’un petit journal de province, des chefs d’orchestre de casinos, des commis voyageurs en vins et une foule de petits employés ; comme leur baccalauréat leur a été utile à